Nous sommes invités aujourd’hui à chanter au Seigneur un chant nouveau. Chanter devant Dieu, c’est quelque chose qui s’est toujours fait. On se souvient du roi David faisant entrer l’arche d’alliance dans sa tente, et confiant aux lévites un chant de louange tandis qu’il dansait et tournoyait devant l’arche pour l’honorer (1Ch 16). Notre chant est nouveau, parce que quelque chose de nouveau est arrivé : Dieu a tenu ses promesses. Il ne nous a pas laissés livrés à la mort pour toujours, mais il est intervenu dans le cours du temps pour en dévier l’issue. Désormais, le fleuve d’eau pure qui trouve sa source au côté transpercé du Christ, telle la source du temple annoncée par le prophète Ézéchiel, assainit tout ce qu’il traverse (Ez 47). Les merveilles de Dieu, c’est la résurrection de Jésus, et le fait que nous soyons tous appelés, à sa suite, à ressusciter pour vivre éternellement dans son Royaume. Elle est là, la justice du Père éternel. Où est donc leur Dieu ? (Ps 79,10), se gaussaient autrefois les païens. Mais le bras fort de Dieu nous épargne, alors que nous étions un peuple destiné à la mort. L’amour du Père qui, de toute éternité, engendre le Fils, Jésus nous l’a donné, afin que la vie soit en nous. Une vie que les ténèbres ne pourront nous arracher car, par le baptême, c’est Dieu lui-même que nous recevons, promesse de la résurrection, gage de la vie éternelle. Quand nous communions, ne mangeons-nous pas la chair et le sang du Fils de Dieu ? Le salut de Dieu n’est-il pas venu non seulement jusqu’à nous, mais jusqu’en nous, afin de sauver ce qui était perdu, de ramener vers Dieu son peuple qui s’était égaré loin de lui ? Celui qui seul est bon, celui qui seul est saint, il nous a donné de devenir enfants de Dieu, et vraiment nous le sommes ! Mystère insondable de la miséricorde divine ! Nous étions perdus, et il nous a retrouvés. Nous étions morts, et il nous a sauvés. Ne faut-il pas chanter et se réjouir tous ensemble 

                                                                       Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière