Nous sentons que nous arrivons sur la fin de l’année liturgique, qui s’achève le dimanche précédant le début de l’Avent. Heureux les serviteurs que le maître en arrivant trouvera en train de veiller, comme nous l’avait dit Jésus (Lc 12,37). Il est donc grand temps d’entrer dans l’attitude du veilleur. Par notre prière, nous voulons crier vers Dieu jour et nuit, car c’est lui notre salut. Le temps liturgique est comme une répétition de notre vie, une sorte de « bac blanc » que nous revivons chaque année, inlassablement. On s’entraîne à notre rencontre finale avec Dieu, que ce soit lorsqu’il reviendra sur terre à la fin des temps, ou lorsque nous irons vers lui à la fin de celui qui nous est imparti. Quoi qu’il en soit, il faudra être prêt, parce que la seule et unique certitude que nous ayons au cours de notre vie, c’est qu’elle doit finir, et qu’elle débouchera obligatoirement sur cette rencontre avec Dieu. Alors, tant que nous sommes encore en chemin, nous cherchons à nous mettre d’accord avec lui, c’est-à-dire que nous nous efforçons de vivre comme il nous l’a demandé, malgré toutes les chutes, les voies sans issue que nous avons suivies parfois, les pauses ou les retours en arrière.
Malgré le doute, les petites ou grandes trahisons, les péchés de toute sorte, malgré tout cela, nous nous souvenons que nous sommes enfants de Dieu. Nous avons reçu le baptême, et avec lui nous sommes devenus prêtres du Seigneur, c’est-à-dire que nous avons désormais la certitude que, quand nous lui parlons, il nous écoute. Un prêtre, c’est quelqu’un qui présente à Dieu des sacrifices pour le péché, certes, mais c’est aussi quelqu’un que Dieu s’est engagé à écouter chaque fois qu’il le prie. Et voilà bien ce que nous sommes invités à faire aujourd’hui : prions le Seigneur, invoquons-le, faisons appel à Jésus, dont le nom signifie « Dieu sauve ». Crions vers lui jour et nuit, tous ensemble : il est là, qui nous attend.
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière