Il semble toujours curieux de voir Dieu prêt à partir en guerre, même quand c’est pour délivrer les siens. Certains font d’ailleurs la distinction entre « le Dieu de l’Ancien Testament », qui serait un Dieu guerrier, voire sanguinaire, et « le Dieu du Nouveau Testament », qui serait une sorte de baba cool, avec sa tunique et ses sandalettes. En réalité, il n’y a, on s’en doute tout de même un peu, qu’un seul et même Dieu, et même s’il est trois personnes, ça ne signifie pas qu’il ait trois personnalités ni qu’il soit schizophrène. Quand Dieu nous délivre de ceux qui nous assiègent, quand il les humilie, on ne parle pas d’êtres humains, ou de Dieu qui prendrait parti dans nos querelles d’ici-bas.

Ce dont Dieu nous délivre, c’est du péché ; ce qu’il humilie, c’est l’humiliation qui nous vient du péché, et la mort qui en est la conséquence ultime. Nous n’avons pas d’autre ennemi que le diable et ses sbires, et que nous-mêmes si nous nous laissons séduire par ses mensonges, ses flatteries et ses promesses trompeuses. Ce qui nous assiège, ce sont les tentations qui veulent nous éloigner du droit chemin qui mène à Dieu.

Les soucis qui sont les nôtres sont bien souvent des choses qui nous éloignent de Dieu, là encore, parce que nous nous soucions de choses qui passent, quand Dieu nous propose ce qui demeure, non seulement ici-bas, mais aussi pour l’éternité.

C’est bien le sens du dimanche, d’ailleurs : pour une fois dans la semaine, nous confions notre journée à Dieu, mais vraiment, en ne cherchant pas ce jour notre subsistance, mais en l’attendant de lui, qui n’attend que de nous la donner lors de la célébration commune de l’eucharistie.

Qu’il est bon, qu’il est doux, de confier nos soucis aujourd’hui à notre Dieu, pour qu’il nous délivre, qu’il nous protège et qu’il prenne soin de nous !