Ressuscité d’entre les morts, le Christ retourne vers ses disciples et son premier souhait pour eux est la Paix. Une relecture des événements de la passion du Christ nous permet de redécouvrir ces disciples qui ont déserté leur maître dans les moments les plus difficiles de sa vie. Evidemment, ils avaient peur d’être associés à Jésus et de subir le même sort que lui. Leur peur transparaît également dans leur enfermement, et c’est exactement dans ce retranchement que Jésus les retrouve pour leur proposer, non pas des accusations pour leur infidélité et leur lâcheté, mais plutôt un cœur qui se tourne vers leur misère et leur peur pour leur proposer la paix. Nous comprenons alors pourquoi le premier attribut qu’il nous est donné de célébrer après Pâques est la « divine miséricorde ».
Le dimanche de la miséricorde nous est proposé pour nous rappeler que notre Dieu n’est pas un gendarme à l’affût de nos fautes pour nous punir. Il est plutôt un Père qui nous tend la main dans nos misères humaines et son Fils est un frère qui nous offre sa Paix. Sa proposition est que nous arrivons nous aussi à être miséricordieux, c’est-à-dire à tourner notre cœur vers la misère de nos frères et sœurs. Etant à la fois conscient de notre faiblesse à y parvenir tout seul, il nous dit de recevoir son Esprit-Saint pour nous guider sur le chemin de la miséricorde.
Peut-être que nous avons également la capacité, comme Jésus, de briser les frontières de la peur et du silence pour offrir la miséricorde et la paix à des personnes qui sont dans leur retranchement ou que nous avons mis dans des retranchements. « Recevons l’Esprit-Saint », pour les rejoindre et les rencontrer en cette période pascale.
PERE JACOB SENOU – PRÊTRE DES MISSIONS AFRICAINES