Pas la peine de se voiler la face, le nombre d’inscriptions au catéchisme ou de mariages à l’église s’est effondré. Les structures traditionnelles se désagrègent et bien sur la pandémie actuelle n’est innocente à cet état de fait. La fatigue due à l’amoncellement des tâches, « le syndrome des casquettes multiples », guette les prêtres, le peu de bénévoles encore engagés deviennent de moins en moins nombreux.
Et pourtant le pape François contribue à la nouvelle donne, présentant de l’Église une image bienveillante. L’actualité pointe quelques enjeux : travailler et agir pour vivre ensemble, en communauté, accompagner chaque personne dans les parcours de vie de moins en moins linéaires. L’avenir de l’Église ne se joue pas d’abord dans les sacristies mais sur les parvis, aux périphéries, selon les mots du pape. Il faut accepter que certaines choses meurent pour que naisse du nouveau. N’est-ce pas d’ailleurs le sens du message chrétien ? Nous devons trouver une nouvelle manière de faire vivre la communauté, comme l’exprime le pape François : « la paroisse n’est pas une structure caduque, elle peut prendre des formes très diverses qui demandent de l’audace et de la créativité missionnaire du pasteur et de la communauté. »
Il y a bien des manières de prendre la route ! On peut partir en solitaire, simplement pour se détendre ou faire un footing rituel. On peut prendre la route des vacances, mais ne penser qu’au moment de l’arrivée. Ne rien voir, ne rien contempler, préoccupé simplement par la vitesse du véhicule qui doit nous amener à bon port. Et puis on peut prendre la route à plusieurs et ouvrir réellement les yeux. Prendre le temps de voir, de recevoir, de sentir, d’admirer et de parler avec ses compagnons de route.
Quelques heures consacrées à tel secteur de la vie de la paroisse – avec des joies et des satisfactions, avec aussi, parfois, des lourdeurs et des déceptions, l’animation de tel mouvement d’enfant, de jeunes, d’adultes, la préparation au baptême, d’éveil à la foi, au mariage, l’équipe funérailles, la charge d’un groupe de charité ou de solidarité, les choristes qui animent les messes dominicales etc…, voilà plusieurs routes disponibles, à nous décider si nous voulons en emprunter une.
Toute vie humaine est marquée par ces temps de semailles et de récoltes, du plus jeune âge jusqu’au temps de la vieillesse. Ces deux temps forts marquent les étapes de la vie : qui dit semailles, dit promesses, espérance et peur, qui dit récoltes, dit bilans, satisfactions et déceptions. Rendons grâce à Dieu pour tous les bienfaits reçus.
Marc Eschenlauer – Diacre.