Il s’agit de son sanctuaire (ou de son royaume, dirait-on dans les Évangiles), dans lequel ceux qui ont reçu sa grâce (courage et force) vivent ensemble (d’où le commandement de l’amour du prochain), et ceux qui le haïssent (qui n’aiment pas Dieu par-dessus tout comme il nous l’a demandé) n’entrent pas, parce qu’ils ont préféré la fuite à la demande de pardon. Pourquoi venons-nous à la messe, si ce n’est pour avoir un avant-goût, par le sanctuaire terrestre, du sanctuaire céleste où Dieu vit ? Ne vivons-nous pas déjà la même chose ici-bas ?

Ceux qui aiment suffisamment Dieu pour que ça les décide à venir le voir se réunissent et, en Église, ils viennent recevoir la grâce que le Seigneur nous distribue abondamment par ses sacrements, afin de ne pas défaillir en chemin et de tenir bon jusqu’à notre but céleste. Ce n’est pas de l’orgueil, de vouloir devenir saints comme Dieu est saint, et de venir à la messe pour ça. L’orgueil, c’est bien plutôt de ne pas venir, en croyant que l’on peut se passer de Dieu pour être parfaits, et que l’on n’a pas besoin de lui. Obéir humblement aux commandements de Dieu et de l’Église, et venir ensemble adorer Jésus ressuscité, c’est suivre avec fidélité et persévérance le chemin que le Christ lui-même nous a indiqué : « Faites ceci en mémoire de moi. » C’est à leur participation à la fraction du pain que l’on identifiait les premiers chrétiens. Il est bon de se souvenir que la messe est un avant-goût du Ciel.

D’ailleurs, le principe est le même : la porte est grande ouverte, personne n’est forcé à y entrer, mais ceux qui viennent sont en présence de Dieu, ceux qui ne viennent pas se privent de son amour et de ses sacrements. Que chacun fasse selon son cœur, tout en sachant que si nous tenons pour Dieu ici-bas, lui tiendra pour nous au Ciel. Car si nous sommes libres de nos choix et de nos actes, leurs conséquences, en revanche, ne dépendent pas de nous.