En dehors de l’assemblée eucharistique des dimanches et fêtes, la Tradition a connu et favorisé, dès l’époque ancienne, l’offrande de l’Eucharistie par et pour des groupes de fidèles en particulier, vivants ou défunts. Une telle pratique à l’intention des défunts, semble avoir existé dès le IIème ou le IIIème siècle, d’abord plutôt pour des anniversaires qu’au jour même de l’enterrement. On peut dire que la prise de conscience dogmatique du purgatoire s’est faite à partir de la prière pour les défunts et de la coutume d’offrir pour eux le sacrifice eucharistique. Le dogme défini par le Concile de Florence (6 juillet 1439) est le principe de foi impliqué dans cette pratique. Pour ce qui est de la messe célébrée à l’occasion d’un mariage, nous en avons une attestation dans le hanc igitur propre à la messe de mariage, qui vient des anciens livres liturgiques et figure à nouveau dans le missel de Paul VI.

            Dans le Haut Moyen Age, les messes célébrées à des intentions particulières se sont beaucoup multipliées, surtout pour des défunts, mais aussi à d’autres intentions, par exemple celle d’honorer la Bienheureuse Vierge Marie ou d’autres saints. En même temps est apparue la pratique d’une offrande faite au prêtre lorsqu’on lui demandait de célébrer à telle ou telle intention.

            La Tradition fait une distinction nette entre la célébration eucharistique de l’Ecclesia assemblée (les dimanches et fêtes) et la célébration privée à des intentions particulières. C’est ainsi que, dans la liturgie romaine ancienne, le memento des défunts n’est pas dit au canon dans les messes dominicales ; celles-ci ne sont jamais offertes à des intentions particulières, mais à toutes les intentions de l’Eglise par l’assemblée entière. C’est cette vue de ce qu’on pourrait appeler la missa populi ou missa cum populo (messe avec la communauté assemblée) que traduit la notion médiévale et tridentine de missa pro populo (messe pour le peuple), dont le code de droit canonique précise les modalités d’application pour les évêques et les curés de paroisses.

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