Aime ceux qui te causent des ennuis. N’exige pas d’eux, sauf si le Seigneur t’indique le contraire, un changement d’attitude à ton égard. C’est tels qu’ils sont que tu dois les aimer, sans même vouloir qu’ils soient (à ton égard) meilleurs chrétiens. Cela sera pour toi plus méritoire que la vie en ermitage.
Voici à quoi je reconnaîtrai que tu aimes le Seigneur, et que tu m’aimes, moi, son serviteur et le tien : si n’importe quel frère au monde, après avoir péché autant qu’il est possible de pécher, peut rencontrer ton regard, demander ton pardon, et te quitter pardonné. S’il ne demande pas pardon, demande-lui, toi, s’il veut être pardonné. Et même si après cela il péchait encore mille fois contre toi, aime-le plus encore que tu m’aimes, et cela pour l’amener au Seigneur. Aie toujours pitié de ces malheureux.

                                                                                                 Lettre à un ministre

Pour aller plus loin
Magnifique texte sur l’amour des pécheurs les uns pour les autres, l’authentique miséricorde qui seule rend possible la vie commune dans la vérité et la charité ! Comment sommes-nous si exigeants pour les autres quand nous sommes nous- mêmes si lourds à porter pour les autres ? Le démon se plaît à souligner les défauts et fautes de nos proches. Quelle douce sagesse ici ! Elle rejoint si bien la psychologie qui nous apprend, dans nos relations, à ne pas chercher à changer l’autre car nous n’avons quelque pouvoir que sur nous-mêmes.