Jésus n’a pas reçu l’onction d’huile réservée aux prophètes et aux rois dans l’Ancien Testament, mais lors du baptême par Jean, une voix s’est fait entendre, qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur (Mt 3,17), et l’Esprit Saint s’est manifesté sous la forme d’une colombe.

Ce n’est pas pour Jésus que ces événements ont eu lieu, mais pour Jean le Baptiste, qui a reconnu les signes témoignant du fait que Jésus est bel et bien l’élu de Dieu (Jn 1,31-34), le Christ, le Messie que le monde attendait. Et de même que, par son baptême, les eaux ont été sanctifiées, et ont désormais la capacité de nous consacrer à Dieu, ainsi l’onction de saint chrême fait de nous des fils et des filles de Dieu et nous donne l’Esprit Saint.

C’est là le signe que Jésus a choisi pour marquer son peuple comme consacré au Seigneur. Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et vraiment nous le sommes, quand nous recevons l’onction qu’il nous a transmise. Les paroles du baptême sont celles de Jésus lui-même (Mt 28,19), et nous entendons sa voix à travers les textes de la liturgie qui sortent de la bouche du prêtre. Nous n’avons pas à craindre le silence de Dieu quand nous sommes baptisés, car il nous a parlé, et il nous parlera encore si nous l’écoutons dans la prière et la participation aux sacrements qu’il nous a laissés. Parce que si nous n’avons pas choisi de naître, nous sommes libres (ou nos parents pour nous, si nous sommes bébés) de choisir l’amour de Dieu par le baptême.

Nous n’avons alors plus rien à craindre du tombeau, car nous sommes devenus une créature nouvelle, et nous appartenons au nouveau monde qui est né de la résurrection du Christ et qui nous mène avec lui à la vie éternelle !

 Abbé Fabrice Chatelain
 Revue Parole et Prière