Nous venons de changer d’année liturgique. Pour nous, chrétiens, le premier dimanche de l’année est le premier dimanche de l’Avent, quand nous remettons les compteurs à zéro et que nous nous apprêtons à suivre de nouveau l’épopée de l’incarnation de notre Dieu parmi nous.

Mais pour ce dimanche, nous commençons en douceur. Certes, nous élevons notre âme vers Dieu et nous nous confions à lui, mais cette déclaration d’intention est encore un peu timide : on sait que notre foi pourrait tourner à notre confusion et nous faire rougir, à ce qu’on se moque de nous. Eh oui, pour l’instant, Dieu, nul ne l’a jamais vu (Jn 1,18).
On pourrait nous reprocher d’avoir un ami imaginaire, d’avoir « inventé Dieu », comme le croient nombre de nos contemporains. Car avant même qu’il n’arrive, nous l’attendons. Nous voulons le suivre, nous voulons recevoir ses enseignements. Avant même la venue du Messie, un peuple l’attend.

Il est vrai que Dieu parle à son peuple, depuis des siècles, à travers les prophètes ses serviteurs. Mais un prophète, ça se tue aussi bien que n’importe qui d’autre, et ceux qui ne veulent pas les écouter ne se privent pas de les éliminer les uns après les autres, d’ailleurs. Il y a des intérêts humains qui pensent n’avoir pas besoin de Dieu, parce qu’ils se repaissent de réalités matérielles qui les ont éloignés loin de lui. Et puis, n’oublions pas que le diable rôde librement, comme un lion cherchant qui dévorer. Mais le petit peuple, celui des gens qui n’ont pas grand-chose à perdre, celui des gens qui préfèrent l’honnêteté à la richesse (Si, si ! Ça existe !), celui de ceux qui ont faim et soif de la justice, et qui savent reconnaître qu’ils ont besoin d’être sauvés, eh bien ce peuple-là attend son Sauveur.

Entrons, nous aussi, dans la procession de ceux qui cherchent Dieu et qui pressentent déjà son amour : notre attente ne sera pas confondue !

Abbé Fabrice Chatelain                                                         
Revue Parole et Prière