Les offrandes de messes dans la tradition de l’Église. La « Lex Orandi ».
Aussi bien le sens chrétien qui pour l’essentiel anime les pratiques traditionnelles, que les questionnements d’aujourd’hui, nous renvoient à interroger en profondeur la Tradition de l’Église, la lex orandi, non seulement dans ses textes, mais dans sa pratique, et nous invitent à y rechercher si l’usage des offrandes de messes est en rapport avec des éléments essentiels de l’Eucharistie chrétienne et de la foi en général.
L’Église, dans tous ses membres, offre le sacrifice eucharistique. Une telle affirmation, particulièrement importante, est inscrite de trois manières dans la lex orandi et la pratique constante de l’Église.
Tout d’abord, les paroles de l’anamnèse, de l’unde et momores, si étroitement liées aux paroles mêmes de la consécration, comportent pratiquement toujours les deux éléments conjoints du « faire mémoire » et de l’«offrir » : memores offerimus. Ces deux éléments qui, liturgiquement et doctrinalement, ne peuvent être séparés, sont déjà liés dans la plus ancienne prière eucharistique, celle de la Tradition Apostolique d’Hippolyte, reprise en substance dans la Prière eucharistique II de la liturgie romaine actuelle.
Sans perdre de vue le rôle spécifique du prêtre qui consacre, la liturgie n’a jamais cessé de dire que les fidèles offrent avec lui. Dans le canon romain, le prêtre demande à Dieu de se souvenir des fidèles et ajoute : « Nous t’offrons pour eux, ou ils t’offrent pour eux-mêmes et tous les leurs ce sacrifice de louange », pro quibus tibi offerimus vel qui tibi offerunt. Et, dans sa rédaction proprement romaine d’avant Charlemagne, le texte se limitait à la deuxième partie de la formule : qui tibi offerunt.
L’Eucharistie de la communauté chrétienne a toujours comporté l’offrande matérielle faite par les fidèles, sous des formes diverses : offrande du pain et du vin pour l’Eucharistie, et conjointement offrande pour les besoins et de l’Église, la subsistance du clergé et celle des pauvres.
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