Dans le psaume 80, Dieu déplorait l’infidélité de son peuple, et il disait qu’il l’aurait nourri de la fleur du froment et rassasié du miel du rocher s’il avait écouté sa parole et s’il lui était demeuré fidèle.

La différence entre le psaume et aujourd’hui, c’est la venue du Christ. Lui, qui est la parole de Dieu, a mis en pratique ses commandements. Il est resté fidèle à Dieu, malgré les tentations et les épreuves. Il est donc juste que Dieu le Père lui donne ce qu’il avait promis, à lui et à tous ceux qui le suivent et qui lui appartiennent. Dieu qui nourrit gratuitement son peuple, c’est un thème en rapport avec son royaume et la vie éternelle. Ah ! Vous tous qui avez soif, venez vers l’eau, même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et manger ; venez, achetez sans argent, sans payer, du vin et du lait, trouve-t-on par exemple dans Isaïe 55.

Voilà la récompense promise à ceux qui cherchent Dieu et qui lui restent fidèles. C’est en rapport aussi avec la promesse du Christ : Celui qui mange mon corps et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. La métaphore du repas, du banquet céleste, est souvent utilisée pour montrer l’amour de Dieu et le soin qu’il a de son peuple, non seulement ici-bas sur terre, mais aussi dans son royaume. D’ailleurs, Jésus nous dit souvent qu’il est venu non pas pour être servi, mais pour servir, car c’est bien de cela qu’il s’agit : si Dieu veut que nous allions vers lui, c’est parce que lui seul est en mesure de nous rassasier et de nous donner tout ce dont nous avons besoin. C’est la même chose quand nous venons à la messe : nous venons recevoir de Dieu lui-même la nourriture de la vie éternelle, nous venons déjà profiter des promesses qui trouveront leur plein accomplissement dans son royaume.

Bénissons Dieu, qui nous a donné le sacrement des biens du monde à venir, son corps et son sang offerts en sacrifice pour la gloire de Dieu et le salut du monde !

Abbé Fabrice Chatelain    
Revue Parole et Prière