Le dimanche n’est plus sanctuarisé dans les lois, de nos jours. On peut y vaquer à ses occupations presque sans différence avec le reste de la semaine, faire ses courses, travailler, bref en faire un jour comme les autres. Rares sont ceux qui mettent encore les habits du dimanche, et qui font non seulement une pause, mais une pause remplie de Dieu, où il a sa place et même la première place, parce que toute la journée tourne autour de la messe, qui en est le moment le plus important.

Et pourtant, n’est-ce pas là ce qui nous attend quand, ayant quitté cette vallée de larmes, nous serons appelés au royaume de Dieu et au festin céleste ? Alors quoi, irons-nous vêtus de vêtements sales de la sueur de la semaine, en traînant les pieds ou, pire, en prenant la poudre d’escampette pour faire une activité qui nous semblera plus intéressante ?

            Sans vouloir faire le rabat-joie, il convient de rappeler que Jésus nous a mis en garde à plusieurs reprises contre ce laisser-aller qui se conjugue mal avec un supposé « amour de Dieu par-dessus tout ». Le Seigneur est ressuscité, n’allons-nous pas fêter cet événement inouï en laissant tout le reste de côté, l’espace d’un instant ? Il était perdu et il est revenu à la vie, n’est-ce pas l’occasion de tuer le veau gras et de faire la fête ? Même les dimanches de Carême ne font pas partie du Carême, parce qu’on ne peut jeûner quand l’époux est avec nous ! Le dimanche est un jour de fête, non parce que c’est le jour de la grasse matinée, du désœuvrement ou des courses de la semaine, mais parce que c’est le jour que Dieu s’est réservé, celui de sa victoire sur le péché et sur la mort, pas seulement la sienne, mais la nôtre par la même occasion.

              Laissons tout, et suivons-le ! C’est la fête, et notre place nous y attend. Ne la laissons pas vide, ne soyons pas absents au festin donné pour la résurrection de notre Roi !