(Prier avec l’introït cf. Ps 42,1-3)
Rends-moi justice, ô mon Dieu, et sépare ma cause de celle du peuple impie ; délivre-moi de l’homme inique et trompeur, puisque tu es mon Dieu et ma force. Fais briller ta lumière et ta fidélité ; qu’elles me guident et me conduisent à ta montagne sainte et dans tes demeures. Gloire au Père.
Le Christ est littéralement la Parole de Dieu, et en tant que tel, il s’exprime à travers toutes les Saintes Écritures. On retrouve ainsi dans les psaumes, parfois, la suite de ce qu’il n’a fait qu’évoquer dans les Évangiles. Ainsi, l’introït du jour évoque ce qu’a vécu le Christ à l’approche de ses derniers jours sur terre. Le Fils de Dieu, même s’il est venu parmi nous pour nous sauver et pour nous montrer le chemin qui mène vers le royaume des Cieux en donnant sa vie par amour, ressent, parce qu’il est vrai homme, le besoin de faire appel à Dieu son Père pour être délivré de cette heure, comme on le verra dans peu de temps au jardin des Oliviers. Cependant, parce qu’il est aussi vrai Dieu, il ne doute pas que son Père le guidera jusqu’en sa demeure. Comme le déclare la formule d’union de 433 : « Quant aux expressions des Évangiles et des Apôtres au sujet du Seigneur, nous savons que les théologiens appliquent les unes indifféremment, parce qu’elles visent l’unique personne, mais qu’ils distinguent les autres parce qu’elles visent les deux natures, et qu’ils attribuent à la divinité du Christ celles qui conviennent à Dieu, et à son humanité celles qui marquent son abaissement. »
Ainsi, dans les jours qui viennent, Jésus connaîtra les tourments, même psychologiques, que tout humain expérimente face au mensonge, à la trahison, à la perspective de la douleur, de l’injustice et de la mort. Mais en même temps, il gardera la confiance en Dieu, même quand on a l’impression du contraire. Quand il criera bientôt « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », il ne fera en fait qu’entonner le Psaume 21, qui se termine en acte de confiance indéfectible en la royauté et la victoire définitive de Dieu.
Nous n’en sommes pas encore là, mais le temps est court. Renouvelons, à la suite du Christ, notre confiance en Dieu pour ne pas la perdre à l’heure où nous en aurons le plus besoin.
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière