Être miséricordieux, c’est aimer même ceux qui n’agissent pas d’une manière aimable, non parce qu’ils le méritent, mais parce qu’on en a décidé ainsi.
Être miséricordieux, c’est ne pas se lasser de pardonner, chercher ce qu’il y a de bon au milieu de tout le mal, et vouloir le bien de tous, même des pécheurs.
Ça n’a rien à voir avec un quelconque mérite, ni même avec la justice, dont la logique comptable est ici dépassée. Mais alors, pourquoi on nous parle de justes ? Ah, mais c’est qu’on ne nous dit pas que la miséricorde de Dieu leur est réservée ! Bien plus, la conséquence de cette miséricorde, c’est la conversion qui fait de nous des justes. Nous recevons la foi lors de notre baptême. N’est-ce pas là un don gratuit de Dieu qui nous transforme ? Nous avons assisté au sacrifice du Christ pour nous, et à sa résurrection. N’est-ce pas là une suite d’événements propres à nous faire rechercher la volonté de Dieu, et à vouloir lui être plus fidèles ? La justice, comme la miséricorde, vient de Dieu. La foi qui fait de nous des justes vient de Dieu. Le témoignage du sort octroyé par Dieu à ceux qui lui donnent leur vie, dont nous avons reçu, avec Jésus, la confirmation définitive, est une cause permanente de joie. Elle nous incite à agir droitement et à louer l’amour du Père, qui ne s’arrête pas à notre mort, mais qui nous fait entrer dans l’éternité qui est la sienne. La parole de Dieu n’a pas déçu, ses promesses ne se sont pas épuisées, il nous a montré son amour, le Christ est ressuscité !
Plus encore, tous ceux qui, à sa suite, acceptent de donner leur vie par amour de Dieu et du prochain, sont assurés de recevoir ce même amour divin qui donne à ceux qui l’acceptent la vie éternelle dans son Royaume !
Qu’il est grand, le mystère insondable de la miséricorde divine ! Amour qui nous dépasse, source d’amour qui nous abreuve, venons y puiser largement !
Et laissons-nous être justifiés par Dieu lui-même.
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière