Certains ne le savent peut-être pas : bien avant d’être une fête chrétienne, la Pentecôte était une fête juive. On la célébrait le cinquantième jour après la Pâque. Ces deux fêtes étaient intimement liées. La Pâque, c’était la libération physique, le passage de l’esclavage vers la terre promise. Mais il y a des esclavages autres que physique. Le grand projet de Dieu, c’est la libération spirituelle de son peuple. C’est cela qu’il entreprend sur la montagne du Sinaï en donnant sa loi aux fils d’Israël à Pentecôte. Cette loi est considérée par eux comme un chemin de liberté.

Le récit des Actes des Apôtres est à situer au cours de cette Pentecôte juive. On était venu de partout pour fêter le don de la loi. Tous ces gens n’avaient certainement pas entendu parler de Jésus de Nazareth. Ils étaient là pour renouveler l’alliance avec Dieu. Mais rien ne se passe comme ils l’avaient prévu : saint Luc nous parle d’un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent, une sorte de feu qui se partageait en langues…c’est le don de l’Esprit Saint. En y réfléchissant bien, nous comprenons que c’est la même aventure qui se continue pour nous. La terre promise vers laquelle nous sommes en marche n’est plus un pays particulier mais le Royaume de Dieu ; L’Esprit Saint nous est donné. Il nous souffle l’enseignement divin et nous en fait vivre. Dans la Pentecôte juive et celle des chrétiens, c’est le même Dieu qui agit. Le salut nous est donné en Jésus qui nous envoie son « souffle » pour respirer pleinement. Voilà cette bonne nouvelle que Pierre a proclamée. Elle est offerte à tous.

L’Evangile nous présente l’envoi des disciples en mission au soir de Pâques : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Puis il « souffle » sur eux. C’est ainsi qu’ils reçoivent le Saint Esprit en vue de la mission qui leur est confiée. Désormais, ils devront partir pour annoncer à tous l’Evangile du Salut en Jésus Christ. Pour cette grande mission, ils ne sont pas seuls. L’Esprit Saint, le souffle de Dieu, les accompagnera et les précèdera. Il sera agissant dans le cœur de ceux qu’il mettra sur leur route.

Cette fête de la Pentecôte, c’est celle de l’Esprit Saint qui ne cesse de renouveler l’Eglise depuis vingt siècles. C’est ce même Esprit que nous sommes invités à accueillir dans notre vie. Pour cela, il nous faut nous ouvrir à ce don de Dieu. Nous savons bien que ce n’est pas facile. Il y a en nous des résistances qui cherchent à nous détourner de lui. Être sous l’emprise de l’Esprit c’est sentir en nous la présence de Dieu qui est source de paix et de joie intérieure. Le Christ nous libère en nous orientant vers Dieu.

 Cet accueil de l’Esprit Saint nous le faisons dans la prière. Avec lui, nous pourrons nous imprégner de l’amour qui est en Dieu pour le communiquer à tous ceux qui nous entourent. Nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner de l’espérance qui nous anime. Notre pape François nous dit que cette espérance doit être combative. La vie chrétienne est un combat contre nous-mêmes et bien souvent contre les idées à la mode. Comme un feu puissant, il chasse leurs ténèbres ; il illumine notre nuit. Devant la foule, les apôtres se mettent à proclamer les merveilles de Dieu. La première de ces merveilles, c’est l’annonce de Jésus Christ mort et ressuscité. Ils n’ont plus peur de témoigner, même devant ceux qui l’ont fait mourir sur une croix.            

                                                                           YANNICK BEUVELET, CURE-DOYEN