Le chrétien qui participe à l’eucharistie apprend par elle à se faire artisan de communion, de paix, de solidarité, dans toutes les circonstances de la vie.
L’image de notre monde déchiré, qui a inauguré le nouveau millénaire avec le spectre du terrorisme et la tragédie de la guerre, appelle plus que jamais les chrétiens à vivre l’eucharistie comme une grande école de paix, où se forment des hommes et des femmes qui, à différents niveaux de responsabilité dans la vie sociale, culturelle, politique, deviennent des artisans de dialogue et de communion.
Il y a un point sur lequel se joue d’une manière notable l’authenticité de la participation à l’eucharistie célébrée dans la communauté : c’est l’élan qui s’en dégage en vue d’un engagement effectif dans l’édification d’une société plus équitable et plus fraternelle.
Dans l’eucharistie, notre Dieu a manifesté la forme extrême de l’amour, bouleversant tous les critères de pouvoir qui règlent trop souvent les rapports humains, et affirmant de façon radicale le critère du service : « Si quelqu’un veut être le premier de tous, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9,35).
Ce n’est pas un hasard si dans l’évangile de Jean nous ne trouvons pas le récit de l’institution eucharistique, mais celui du « lavement des pieds » (13,1-20) ; en s’agenouillant pour laver les pieds de ses disciples, Jésus explique sans équivoque le sens de l’eucharistie.
À son tour, saint Paul rappelle avec vigueur que n’est pas permise une célébration eucharistique où ne resplendit pas la charité manifestée dans le partage concret avec les plus pauvres.
(1Co 11,17s). Saint Jean-Paul II (1920-2005) Lettre apostolique Mane nobiscum Domine, § 27-28 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)