Dieu est notre salut. Nous le savons bien, nous qui sommes chrétiens, que Jésus est le chemin, la vérité, la vie. Nous savons que nul ne va vers le Père sans passer par lui. Nous savons que Jésus signifie Dieu sauve, et qu’il est inutile d’attendre un autre sauveur que lui, qui seul est bon, car il est Dieu. Nous le savons, mais savoir, ce n’est pas encore croire. C’est une première étape, tout à fait nécessaire, car la foi ne sort pas de nulle part, et elle n’est incompatible ni avec la connaissance, ni avec la réflexion, ni avec la raison, bien au contraire.

Mais pour que le savoir se transforme en foi, il faut qu’il passe du domaine intellectuel au domaine de la vie réelle, de la connaissance à la prise de décision, de la pensée à l’action. Si vraiment nous croyons que notre salut se trouve en Dieu, alors notre relation avec lui ne peut être réduite à quelques prières distraitement murmurées une fois de temps en temps, ni à visiter des églises vides quand on est en balade. Nous ne pouvons pas ignorer les Saintes Écritures, ni la loi que Jésus Christ nous a enseignée. Le salut nous est offert, mais il faut s’en saisir. La main est tendue, mais il faut la prendre. Les portes du paradis sont ouvertes à nouveau depuis la résurrection du Christ, mais encore faut-il que nous les franchissions, et nous sommes seuls à pouvoir en prendre la décision. Le père n’a pas couru derrière le fils prodigue : il l’attendait, les bras ouverts, mais encore fallait-il que son fils revienne. Ceux qui confient leur vie à Dieu vivront dans son royaume, mais encore faut-il qu’ils acceptent de travailler à sa vigne.

La religion n’est pas juste un vieux mythe poussiéreux que l’on garde dans un coin de notre cerveau pour nous rassurer quand on a peur, mais un contact avec Dieu qui ne demande qu’à nous aider au quotidien, pour peu que nous écoutions sa parole et que nous la mettions en pratique.                                                                                              

                                                                             Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière