On s’adresse à Dieu comme à notre protecteur. Souvent, les gens qui font baptiser leurs enfants disent que c’est pour qu’ils soient protégés. Mais il faut s’entendre sur la protection de Dieu : ce qu’il nous donne, c’est un refuge pour vivre, dès ici-bas, un avant-goût des biens du monde à venir. La protection définitive qui vient de Dieu, c’est dans son Royaume que ça se passe. C’est là que nous verrons Dieu face à face, tout comme lui voit le visage de son Messie, et c’est là que sont les parvis du Seigneur, où rien de mauvais ne pourra plus nous arriver. Alors oui, en effet, un jour passé dans les parvis de Dieu en vaut plus que mille, parce qu’une fois liés à Dieu pour l’éternité, la notion du temps n’a plus d’importance. La vie éternelle n’est pas une succession de temps, mais on se trouve, avec Dieu, hors du temps.
Chaque fois que nous venons dans une église, que ça soit pour y prier seul face à Dieu ou pour participer à une liturgie, nous sommes déjà dans la demeure du Seigneur. Une demeure encore imparfaite, vouée à disparaître, mais qui préfigure celle dans laquelle nous sommes appelés depuis que le baptême a fait de nous des enfants de Dieu, héritiers de la vie éternelle et du royaume des Cieux. Si nous sommes intéressés par le paradis, n’attendons pas la mort pour commencer à y vivre ! Nous pouvons déjà, ici-bas, profiter de la préfiguration que sont les églises et, plus encore que les bâtiments de pierre, l’Église vivante qui s’y réunit pour adorer le Seigneur dans la prière et les sacrements ! Voilà bien une destination désirable, voilà le refuge promis, le lieu où, par les yeux de la foi, nous voyons déjà Dieu. Peut-être à travers le voile des réalités matérielles, c’est vrai. Mais il est réellement présent au milieu de nous : que deux ou trois soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux, nous dit Jésus (Mt 18,20).
Chrétien, n’hésite pas à aller dès maintenant voir ton Dieu et ton Sauveur !
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière