Parfois, nous implorons Dieu de se souvenir de son alliance, car il semblerait qu’il a rejeté son peuple. D’où peut bien venir cette impression ? Oh, c’est bien simple, c’est toujours la même histoire, racontée encore et encore dans l’Ancien Testament. Il y a une alliance de Dieu avec le peuple. Mais le peuple se détourne de Dieu, parce qu’il est versatile. Il veut explorer d’autres voies, inventer ses propres dieux et ses propres règles. Ce que demande le vrai Dieu lui paraît trop dur, ou trop fade, ou sans intérêt, alors il se livre sans frein à son imagination et n’écoute plus Dieu ni ses prophètes.

Résultat des courses : bien vite, le peuple se retrouve confronté aux conséquences de ses choix, qui sont systématiquement néfastes, et il attribue tous ses malheurs à Dieu, qui l’aurait abandonné, alors que c’est lui qui l’a trahi et quitté. Tôt ou tard, le peuple finit par implorer le retour de Dieu, qui lui pardonne et refait une alliance, dans l’attente de la prochaine trahison. Il n’est pas rare, quand on s’éloigne de la messe et des sacrements, que l’on ait la même impression : « Ma foi s’est éteinte, mon père, je ne sais pas pourquoi. — Mais vous allez à la messe ? — Ben non, puisque ma foi s’est éteinte. — C’est parce que vous n’y allez pas que votre foi vous a quitté, puisqu’elle ne servait plus à rien… » Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

Dieu est toujours prêt à nous donner sa grâce : encore faut-il venir la chercher. Il est toujours prêt à pardonner : encore faut-il lui demander pardon sacramentellement. Il n’est jamais loin de nous, mais nous pouvons être loin de lui, parce que nous avons détourné le regard pendant trop longtemps, et notre relation avec lui s’est distendue sans que nous nous en rendions compte.

REVENEZ À MOI, DIT LE SEIGNEUR : JE SERAI VOTRE DIEU, ET VOUS SEREZ MON PEUPLE.

ALLONS VOIR DIEU : IL NOUS ATTEND !

 

Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière