Prier avec l’introït Cf. Ps 90,15.16,1)
Il m’invoquera et je l’exaucerai ; je le délivrerai et je le glorifierai : de longs jours je le rassasierai. Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut se reposera sous la protection du Dieu du ciel. Gloire au Père. Il est intéressant de constater que le psaume dont est extrait l’introït du jour est précisément celui dont le diable a tiré l’une de ses tentations : il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. Ah oui ! seulement voilà, ce psaume exalte la protection de Dieu, c’est vrai, mais contre celui qui s’affaire à détruire, qui ment, qui fait peur et qui est impie.
Il ne s’agit donc pas tant d’une protection contre les périls matériels que contre les dangers spirituels qui nous menacent, contre les tentations du diable. Le malentendu est fréquent, qui voudrait que Dieu ne se mêle de rien de spirituel, ou qui touche à notre conscience ou à tout ce qui nous semble bon, mais qu’il ne s’occupe que de notre confort et de notre bien-être matériel. Les Apôtres eux-mêmes ne sont-ils pas à la recherche, au moins jusqu’à la résurrection, d’avantages sonnants et trébuchants ? Ne cherchent-ils pas à être assis à la gauche et à la droite de Jésus quand ils imaginent que, glorieux, il imposera par la force sa loi à tous les peuples pour mille ans ? Et nous-mêmes, combien de fois n’avons-nous pas reproché à Dieu de permettre la faim dans le monde, les injustices ou les guerres ?
Mais celui qui met sa confiance en Dieu sait bien que son invocation n’est pas vaine, et qu’il nous protège du mal, si tant est que nous le laissions nous protéger par les moyens qu’il a mis à notre disposition, et que l’on appelle les sacrements.
Certes, il ne résout pas les problèmes dont nous sommes à l’origine à notre place, mais il nous donne l’inspiration et la force nécessaires pour ne pas les créer nous-mêmes, ou pour réparer ceux que nous avons provoqués. Le Seigneur est notre protection contre la tentation du mal, contre l’envie de nous prendre pour des dieux, contre le rejet de l’amour du prochain et de l’amour de Dieu.
Sous l’abri du Très-Haut, nous ne succomberons pas aux pièges du malin. Invoquons-le !
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière