Prier avec l’introït (Cf. Jr 29,11.12.14 ; Ps 84,2).

Le Seigneur dit : « Mes pensées sont des pensées de paix, et non d’affliction ; vous m’invoquerez, et je vous exaucerai, et de tous les pays où vous êtes captifs, je vous rassemblerai. » Tu as béni, Seigneur, ton domaine ; tu as mis fin à la captivité de Jacob. Gloire au Père.

L’introït du jour est apaisé, par rapport à celui de dimanche dernier. Nous nous approchons cette fois-ci non pas tant de la fin des temps (et de tout ce que ça a de terrifiant) que de l’avènement des temps nouveaux qui lui sont liés. On nous parle de pensées de paix, mais aussi d’être exaucés par Dieu, chose qui n’interviendra pleinement que lors de son retour sur terre. En effet, en attendant, nous sommes plongés dans un monde dominé par le péché, celui des autres et le nôtre aussi, qui nous détourne loin de Dieu, nous retient de l’invoquer, et qui en définitive ressemble fort à une déportation loin de lui et de son Royaume. D’ailleurs la deuxième partie de l’introït reprend le Psaume 84 qui nous parle d’un retour de captivité, en l’occurrence le retour, en 538 av. JC, après l’édit de Cyrus, du peuple déporté à Babylone en 597 av. J.-C. après la destruction du Temple de Jérusalem par Nabuchodonosor. Il y a ici une prophétie, et son accomplissement. La prophétie, c’est ce qui est arrivé aux descendants de Jacob : exilés loin de Jérusalem, leur Temple détruit, plongés dans l’affliction, ils ont été libérés de leur captivité et rassemblés de tous les pays où ils avaient été dispersés, comme le prophète Jérémie l’avait annoncé. Son accomplissement définitif, c’est qu’au retour du Christ ressuscité, tous ceux qui l’aiment seront rassemblés, alors qu’ils vivaient comme en exil loin de lui, parce que le monde rejette Dieu, son Église, et ceux qui lui appartiennent. Lors de la manifestation définitive de Jésus Christ, Dieu exaucera notre demande la plus chère : Je ne demande au Seigneur qu’une seule chose, la seule que je cherche : habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ! (Ps 26). Alors son Royaume de justice et de paix, de joie et d’amour véritable prévaudra pour toujours.

Il est à nos portes, réjouissons-nous, car elle vient, la libération définitive qui vient de Dieu ! Ce qu’il a annoncé, il le fera.

Abbé Fabrice Chatelain     
Revue Parole et Prière