(Prier avec l’introit cf. Ps 138,18.5-6,1-2
Je suis ressuscité, et je suis désormais avec toi, alléluia ; ta main s’est posée sur moi, alléluia ; ta sagesse s’est montrée admirable, alléluia alléluia. Seigneur, tu m’as fait passer par l’épreuve et tu m’as reconnu ; tu as vu mon repos et ma résurrection. Gloire au Père.
L’introït du jour dit être inspiré par le Psaume 138, mais soyons honnêtes, il faut être très physionomiste pour le croire. Ne serait-ce que parce qu’aucun psaume ne parle de résurrection, et même quasiment aucun livre de l’Ancien Testament, à part deux fois dans le livre des Martyrs d’Israël et une fois en Isaïe. C’est que la sagesse de Dieu dépasse tout ce à quoi on pouvait s’attendre. Son amour ne s’arrête pas avec notre vie, mais il nous accompagne toujours, et comme le Seigneur n’est pas le Dieu des morts mais des vivants, ainsi était-il prévu, depuis les origines, que notre mort ne soit pas éternelle, mais qu’il nous redonne la vie. La résurrection du Christ est inédite : il ne s’agit pas juste de revenir sur terre pour mourir à nouveau. Il s’agit d’une transformation définitive : son corps mortel devient corps glorieux, son être matériel devient spirituel, et pourtant c’est bien son corps, on peut le toucher, le voir, il peut manger et boire, mais c’est désormais un corps fait pour l’éternité. Mais avant d’en arriver là, l’introït nous rappelle qu’il a fallu passer par l’épreuve. Comme l’or au creuset, comme la vigne qu’on émonde, Jésus a connu la souffrance. Il a connu l’abandon, la moquerie, la douleur, l’injustice, la méchanceté, l’infamie, la perte de tout et la mort. Mais Dieu l’a reconnu parce qu’au milieu de tout cela, Jésus lui a gardé sa confiance. Même quand il semble être désespéré (Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?), nous l’avons déjà évoqué, il ne fait qu’entonner le Psaume 21, qui est un psaume de confiance inébranlable en Dieu, et qui chante la justice de Dieu écoutant le pauvre qui l’invoque.
Avant Jésus, le lieu où l’on enterre les morts s’appelait thanatopolis, « la ville des morts ». Après sa résurrection, les chrétiens l’appelleront cimetière, « le dortoir ». Jésus a connu la mort, mais Dieu l’a ressuscité.
Toute personne qui met en lui sa confiance ne sera pas déçue !
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière