Avec Jésus, nous assistons à la réalisation progressive des prophéties d’Isaïe. C’est cette bonne nouvelle qui est annoncée à Jean- Baptiste. Ce dernier a été incarcéré car il gênait les autorités en place. Du fond de sa prison, il réfléchit. Il se pose beaucoup de questions sur le Christ. Ce qu’il entend dire de lui ne correspond pas à ce qu’il avait annoncé ; il profite d’un parloir pour demander à ses fidèles disciples d’aller lui poser la question la plus importante : « es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »
Emprisonné, Jean-Baptiste l’est aussi dans son questionnement, dans ses doutes : « Après tout, est ce que je ne me serais pas trompé ? ». Venant de Jean-Baptiste, cette question est terrible. Nous n’oublions pas ses débuts provocateurs, ses succès, ses déclarations très virulentes dans le désert et au bord du Jourdain : « Préparez le chemin du Seigneur…il y a parmi vous quelqu’un que vous ne connaissez pas…Convertissez-vous…changez de vie… »
C’était le temps de l’euphorie et de la certitude, Jésus accueille la question de Jean-Baptiste avec beaucoup de sérénité. Il montre aux envoyés que les promesses des prophètes se réalisent : « Allez dire à Jean : « les aveugles voient, les boiteux marchent, les malades sont guéris…et surtout, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. »
Comme le prophète, nous pouvons aussi être enfermés dans nos doutes, nos questions. Nous pouvons aussi nous enfoncer dans des certitudes qui ne sont pas la vérité de l’Evangile. Trop souvent, nous nous faisons une fausse idée de Jésus. Il sera toujours bien au-delà de tout ce que nous pourrons dire ou écrire de lui. Et si nous voulons être en communion avec ce Jésus sauveur, nous devons nous ajuster à lui. Il nous envoie vers celui qui souffre, celui qui a faim, celui qui est isolé. A travers eux, c’est lui qui est là et qui nous attend. Nous avons besoin qu’il ouvre nos yeux, nos oreilles et surtout notre cœur à leur détresse. C’est avec Jésus que la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Si nous avons compris cela, ce dimanche sera vraiment celui de la joie.
Yannick BEUVELET, Curé-Doyen