Jésus, à l’occasion d’une question qu’on lui pose, a dit que nul n’est bon, sinon Dieu seul (Mc 10,18). Bon, alors, on fait quoi, du coup, on remballe tout ? Mais nous sommes invités à nous réjouir en célébrant ce jour de fête en l’honneur de tous les saints… Alors quoi, on peut être saint sans être bon ? Dieu seul est bon, mais Jésus nous invite à devenir comme lui, justement.
Dans l’Ancien Testament, la sainteté consistait à mettre en pratique les commandements de Dieu, et à lui obéir fidèlement tout au long de notre vie. Hélas, la nature humaine étant non pas définitivement corrompue, mais bel et bien blessée par le péché, ça ne fonctionnait pas trop bien. Personne n’avait la prétention d’être saint, même et surtout pas ceux qui en étaient les plus proches, car on ne peut être saint sans être humble. Mais désormais, nous avons Jésus avec nous. Grâce à lui, nous ne sommes plus seuls sur le chemin qui mène à Dieu, et donc à la perfection de l’amour et de la bonté. Il nous accompagne dans les sacrements, la liturgie et la prière quotidienne. Il nous relève quand nous tombons, nous montre à nouveau l’objectif quand nous l’oublions, nous pardonne quand nous lui demandons pardon. Et la perfection que l’on recherche n’est plus celle d’une illusoire absence totale de péché, mais celle qui consiste à ne jamais accepter de s’éloigner de Jésus Christ, ou de vivre longtemps loin de lui.
Alors oui, la sainteté est à notre portée, parce qu’à force d’être à nos côtés, il finit par nous contaminer. Sa bonté et sa miséricorde, son obéissance au Père et sa persévérance dans les épreuves nous éclairent, son intercession veille sur nous. Innombrables sont les hommes et les femmes qui sont ainsi parvenus à son Royaume, sans jamais lâcher la main du Christ. C’est lui qui a voulu que là où il est, nous soyons, nous aussi, tous ensemble, peuple saint de Dieu.
Louons le Seigneur tous ensemble, c’est lui notre salut !
Abbé Fabrice Chatelain Revue Parole et Prière