(prier avec l’introït cf. ps 65,4.1-2)
Que la terre entière t’adore, ô Dieu, et qu’elle te loue ; qu’elle chante un psaume en l’honneur de ton Nom, Dieu très-haut.
Jubilez devant Dieu, terre entière, psalmodiez en l’honneur de son Nom ; chantez sa louange avec magnificence. Gloire au Père.
L’introït du jour fait penser au roi David, quand il a fait entrer triomphalement l’arche d’alliance à Jérusalem (2S 6).
Il dansait en tournoyant de toutes ses forces devant le Seigneur.
Il poussait, avec tout le peuple, des acclamations, au son du cor.
Il donnait libre cours à sa joie, adorant Dieu sans retenue, dans une manifestation publique qui entraînait tous les siens à sa suite.
Et si son exubérance provoqua du mépris dans le cœur de sa femme Mikal, fille de Saül, c’est elle qui subit les conséquences de sa sécheresse de cœur en devenant stérile, et non pas lui.
L’adoration de Dieu n’a aucune raison d’être réservée à un nombre infime de chrétiens, qui vont à la messe et reçoivent régulièrement les sacrements.
Sans Dieu, il n’y aurait ni terre, ni aucun d’entre nous, ni rien du tout, et la louange de Dieu dépasse le simple cadre limité d’une religion, y compris de celle que Jésus lui-même a instaurée.
Que toute la terre adore Dieu n’a donc rien d’outrancier ni de déplacé. Mais si elle a oublié qui est son Créateur, et celui qui a les paroles de la vie éternelle, il convient que ceux qui s’en souviennent n’hésitent pas à jubiler devant Dieu, et à chanter sa louange même s’ils sont méprisés pour ça. Si nous, qui connaissons Dieu, qui croyons en lui et qui l’aimons, nous n’osons pas exprimer publiquement notre adoration envers Dieu, alors qui le fera ?
Si le sel ne sale plus, si la lumière n’éclaire plus, à quoi servent-ils ?
L’invitation de l’introït du jour nous pousse non pas à des extravagances outrancières et scandaleuses, mais à chanter, louer, jubiler et psalmodier en l’honneur de notre Seigneur et Dieu, Jésus Christ. En nous retrouvant à l’église, en communauté, pour partager l’eucharistie, certes. Mais faut-il vraiment limiter notre joie à un lieu et un moment déterminés ?
N’ayons jamais honte d’aimer Dieu, même devant les autres. Il est venu parmi nous et il nous aime, qui nous enlèvera notre joie ?
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière