Se prosterner devant le Seigneur n’est pas une attitude habituelle pour les chrétiens. Faire une génuflexion ou se mettre à genoux semble aussi, peu à peu, disparaître des habitudes du peuple de Dieu. Il semblerait qu’aujourd’hui nous soyons plus ou moins les égaux de Dieu, ou au moins c’est ce que nos attitudes semblent indiquer, puisque les gestes d’adoration ont pour ainsi dire disparu de notre culture.

Louer Dieu, lui apporter nos offrandes, nous prosterner devant lui… il semble que pour beaucoup de monde, il s’agisse de choses du passé, voire carrément d’autres religions. Jésus ne nous a-t-il pas dit qu’il ne nous appelait plus serviteurs mais amis ? Ah oui mais, pour être amis du Christ, il nous faut tout d’abord, comme lui, obéir parfaitement aux commandements de son Père.

Le premier de ces commandements consistant à aimer Dieu, certes, mais d’un amour fait d’adoration et de respect, et non d’une amitié de piliers de bar qui se tapent dans le dos en blaguant. Le Fils de Dieu est notre Sauveur, mais il ne faut pas oublier que Dieu est aussi notre Créateur, celui à qui nous devons la vie, l’existence et l’être. Et nous ne pouvons devenir ses amis que si nous choisissons la dernière place (Lc 14,10), que si nous reconnaissons, dans une attitude humble, notre péché (Lc 18,13).

C’est dans la mesure où nous acceptons de reconnaître notre besoin de Dieu qu’il peut intervenir pour nous aider, mais si nous nous considérons comme ses égaux, alors il ne peut rien faire pour nous, parce que nous sommes déjà pleins de nous-mêmes.

Jésus ne peut guérir que les gens qui lui demandent de l’aide, il ne peut rien pour ceux qui pensent qu’il n’a rien à leur apporter et qu’il n’est pas différent d’eux. Nos attitudes extérieures disent quelque chose de notre attitude intérieure. Ce ne sont pas juste des conventions sociales ou liturgiques.

Pour connaître la joie de l’amour de Dieu, osons nous agenouiller devant lui, et laissons-le nous sauver. 

Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière