« Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre » dit Dieu à Moïse en Ex 33,20.

Pourtant, le Psaume 104 nous invite à poursuivre sa face. Ah, mais c’est que l’auteur des psaumes, bien souvent, prophétise sur les événements à venir, et qui sont maintenant réalisés dans le Christ : Dieu est devenu l’un de nous, il ne faut plus le chercher au ciel, mais bien sur terre.

Ainsi, chercher le Seigneur, aujourd’hui, ce n’est pas simplement monter sur une montagne et méditer en contemplant la création. Il est venu parmi nous, il s’est fait connaître, mieux encore, il a donné sa vie pour que nous ayons la vie éternelle, il nous a transmis la vie qui n’aura pas de fin afin que là où il est désormais, nous soyons, nous aussi. Vraiment, notre cœur a de quoi être gonflé de joie quand nous méditons les merveilles de Dieu !

Nous ne pouvons pas nous laisser aller à la déprime ni au découragement comme ceux qui ne connaissent pas Dieu, parce que nous savons où le trouver : il nous a laissé le mémorial de sa Passion, il demeure dans nos tabernacles, comme une promesse des biens à venir, comme un phare dans la nuit. Dieu a toujours été discret. On ne le trouve pas dans ce qui fait du bruit ou qui fait peur, dans les catastrophes ni dans les étoiles. Il aime à se cacher dans le souffle fragile de la brise. Il aime être présent au milieu de nous, mais sans nous forcer la main, sans nous obliger à croire, parce qu’il faut être tout de même drôlement physionomiste pour reconnaître le Christ dans une hostie consacrée. Et, cependant, c’est bien lui qui demeure parmi nous, mieux encore : qui demeure l’un de nous pour l’éternité. Avant le Christ, représenter Dieu était un péché grave. Depuis sa naissance, ce n’en est plus un, car les Apôtres et les disciples ont vu sa face, et ils nous l’ont fait connaître.

Réjouissons-nous ! Dieu est au milieu de nous, nous n’avons pas à chercher bien loin
pour le trouver désormais !

 

Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière