Les anges, ces messagers entre Dieu et nous, qui sont de purs esprits, sont appelés aujourd’hui à adorer Dieu. Mais ils ne sont pas invités à le faire qu’au Ciel, parce que le plus grand des messagers, le Fils de Dieu en personne, est venu parmi nous, et ils peuvent désormais l’adorer sur terre, depuis sa naissance à Bethléem. À leur suite, adorons Dieu comme ils le font, parce que désormais nous pouvons le voir, il est devenu l’un de nous.
Sion, c’est la colline sur laquelle a été bâtie Jérusalem, la cité réputée imprenable et pourtant conquise par le roi David, image du royaume des Cieux qui, bien que semblant hors de notre portée, peut aussi être conquis par notre fidélité au Christ. Juda, quant à lui, est le dépositaire de la prophétie prononcée par son père Israël : le sceptre ne s’éloignera pas de Juda, ni le bâton de chef d’entre ses pieds, jusqu’à ce que le tribut lui soit apporté et que les peuples lui obéissent (Gn 49,10).
Les « filles de Juda » sont, en réalité, toutes les personnes qui attendaient le Messie promis, descendant de Juda et de David, qui devait venir nous sauver et nous réconcilier avec Dieu afin que nous régnions avec lui. Le temps de l’allégresse est donc venu. La joie qui vient de Dieu n’est pas juste une façade, un masque qui devrait cacher les souffrances que les chrétiens partagent avec toute l’humanité. Elle est le fruit d’un véritable changement intérieur, de la foi qui nous révèle la venue de Dieu au milieu de nous et l’imminence de notre salut. Car oui, Dieu est parmi nous ! Nous pouvons désormais le voir, le toucher, et même le manger depuis qu’il nous a donné le sacrement de l’eucharistie ! Quel dieu est proche comme notre Dieu, lui que nous n’adorons pas au Ciel en regardant les nuages, mais bel et bien sur terre chaque fois que nous entrons dans une église et que nous nous agenouillons devant le Saint-Sacrement ?
Voilà la source de la joie chrétienne, nul ne nous l’enlèvera !
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière