« LE PEUPLE QUI MARCHAIT DANS LES TENEBRES A VU SE LEVER UNE GRANDE LUMIERE ! » IS 9,1
Cette parole d’Isaïe ouvrait la fête de la naissance de Jésus. Elle nous rejoint encore en ce dimanche, plus actuelle que jamais, tant nous avons le sentiment de marcher dans les ténèbres, sans la moindre perspective de lumière. « 2023, l’année de tous les dangers » pourrait être le slogan de la banderole en tête de manifestation ! Les craintes sur nos retraites, la perte du pouvoir d’achat, l’inflation galopante, le réchauffement climatique et ses catastrophes naturelles, les menaces de guerre, les scandales dans l’Eglise et j’en passe nous donneraient à penser que le Seigneur, si tant est qu’il existe, nous laisse errer dans les ténèbres. Et pourtant, contrairement aux apparences, il ne se résout pas à nous voir tâtonner, chercher notre chemin, un sens à nos vies. Il est venu la partager et nous ouvrir un chemin d’espérance et de lumière. Son Fils nous dira : « Je suis la lumière du monde. Qui marche à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »
Qu’attendons-nous pour le suivre ?
« AYEZ TOUS LE MEME LANGAGE. QU’IL N’Y AIT PAS DE DIVISIONS ENTRE VOUS ! » 1CO 1, 11
Mais tu rêves, Paul ! Ton monde de bisounours n’est pas le monde réel. Oh, il ne le sait que trop. La communauté de Corinthe lui en offre un cruel exemple. Son exhortation, il pourrait aussi l’adresser à notre communauté de paroisses de Haguenau, à notre doyenné, à nos églises diocésaines, à notre Eglise tout court. On ne peut pas dire que nous offrions au monde l’image d’une communauté fraternelle, d’une réelle communion d’esprit et de cœur, d’une volonté commune de construire ensemble l’Eglise de demain. A-t-elle seulement encore un avenir ? N’est-elle plus le Corps du Christ ? Le Christ est-il divisé ? Accueillons-nous le présent ou sommes-nous crispés sur un passé définitivement révolu ? Qui sont nos prêtres, nos diacres ? L’objet de nos critiques permanentes ou nos bergers ?
« VENEZ A MA SUITE ET JE VOUS FERAI PÊCHEURS D’HOMMES ! » MT 4, 19
Ils sont des pros de la pêche. Ils en connaissent toutes les ficelles. C’est leur passion. Mais pour devenir pêcheurs d’hommes, une reconversion s’impose. Il s’agit désormais de prendre des hommes dans les filets de l’amour de Dieu. Et ça, ils ne savent pas faire, ils ont tout à apprendre. Avec Jésus, qui n’y connaît certes rien à la pêche, mais est capable de remplir leurs barques de poissons, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. On peut le suivre les yeux fermés. Que nous soyons prêtres ou diacres, religieux ou laïcs, nous avons été appelés à la suite de Jésus pour être pêcheurs d’hommes. Non pas pour remplir nos églises, encore moins pour nous chamailler sur la manière de pêcher, la taille des filets ou de nos appâts, mais pour être des rassembleurs dans un monde qui sème la division, des hommes et des femmes de paix dans une société gangrenée par la violence, de communion et d’unité dans nos églises où prévaut l’esprit de chapelle ou de clocher. Remettons-le au cœur de nos vies, de nos relations, de nos missions. Notre avenir en dépend.
                                    Votre Serviteur Jean-Pierre SCHMITT, prêtre coopérateur