« Moi, je vous baptise dans l’eau en vue de la conversion. »
C’est Jean-Baptiste qui parle et il n’a pas sa langue dans sa poche. Le baptême est bien donné en vue d’un changement. Un changement visible, palpable, tangible dans le quotidien de nos vies. A quoi cela servirait-il d’être baptisé si cela ne changeait rien à notre vie ? Un baptême non suivi d’effets est inutile et vain, une grâce perdue, un peu comme ces cadeaux reçus à Noël qu’on ouvre par curiosité et qu’on va mettre de côté aussitôt après. Qu’en est-il de tous ces baptêmes pratiqués sur des bébés ou même des enfants d’âge scolaire, à l’insu de leur plein gré, par tradition, par obligation morale ou pour avoir droit à la « petite » communion, ou par prévoyance ? La question mérite d’être posée tant notre société se déchristianise, notre Église est empêtrée dans des scandales à répétition, nos assemblées dominicales fondent comme neige au soleil.
« Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et dans le feu ! »
Lui, c’est Jésus. Il nous redit aujourd’hui que c’est bien l’Esprit qui fait de nous des fils et des filles adoptifs de Dieu, des enfants bien-aimés du Père. Excusez du peu ! C’est ce qui lui a été dit au jour de son baptême dans le Jourdain. Regardez-le, suivez-le : vous aurez tout compris. A un point que ses contemporains se posaient bien des questions sur la sagesse et l’intelligence de ses propos, la puissance de ses actes. Il est pourtant le fils du charpentier ! Oui, certes, mais l’Esprit a fait de lui quelqu’un d’autre, tourné vers son Père et tourné vers les autres. « A moins de renaître de l’eau et de l’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » dira-t-il à un Nicodème médusé. « Je suis venu apporter un feu sur la terre et comme il me tarde qu’il brûle » dira-t-il aux disciples. Avons-nous pris la mesure du changement dans nos vies de ce baptême d’eau et d’Esprit ?
Et nous, quel baptême ?
C’est le temps de l’Avent, le temps des préparatifs, le temps de la conversion avant d’accueillir Celui qui est déjà venu, qui reviendra dans la gloire et qui vient à nous chaque fois que nous lui ouvrons la porte de nos cœurs, que nous le laissons mettre du souffle, Son souffle dans nos vies, que nous nous laissons brûler au feu de son Amour du Père et des hommes. Ne nous contentons pas de sacrifier à des rites, des traditions sans lendemain. Prenons le temps, durant l’Avent, pour redécouvrir dans la prière, la méditation de la Parole, les célébrations eucharistiques, quelle est notre vocation et notre mission au milieu des occupations de ce monde. Produisons des fruits à la hauteur de notre conversion. Les besoins et les attentes dans notre société ne manquent pas, en paroisse, dans les associations caritatives en manque de bras et de moyens. Faisons Église et ne pensons pas qu’avec le baptême l’essentiel est fait. Ce serait se faire illusion. Allons de l’Avent !
Votre serviteur Jean-Pierre SCHMITT, prêtre coopérateur