Quitte ta robe de tristesse et de misère !
Nous ouvrons ce mois de décembre par un formidable appel à la joie et à l’espérance. Mais nous avons du mal à l’entendre, tant la tristesse et la misère occupent le terrain de notre quotidien et s’invitent une fois de plus aux festivités de Noël et de la fin de l’année. La réalité confirme ce que nous redoutions. Partout les voyants se remettent à l’orange ou au rouge. Les réceptions de Noël et de fin d’année s’annulent les unes après les autres, les marchés de Noël, à peine ouverts, sont contraints de refermer. Les gens se bousculent pour leur 3ème dose de vaccin pour être à l’abri et passer les fêtes en famille ou entre amis. Mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu pour vivre ça ? Comme s’il y était pour quelque chose. L’Église elle-même participe de cette désespérance et de cette morosité ambiante. Elle accuse le coup de la Covid. Et comme si cela ne suffisait pas, elle y ajoute encore une dose de scandales. À se demander si Dieu n’a pas décidé de retirer ses billes et de laisser l’humanité et l’Église, son peuple suivre leur chemin qui n’est décidément pas le sien.
C’est mal le connaître que de lui prêter de telles intentions ou de sous-estimer sa capacité à retourner les situations les plus désespérées. C’est au cœur de la nuit qu’il est bon de croire à la lumière. C’est dans les situations désespérées que nous avons besoin de saisir la main tendue. C’était vrai du temps du prophète Baruch, de Jésus, de Paul, c’était vrai hier, dans les heures les plus ombres de notre histoire. C’est encore vrai aujourd’hui.
Loin de nous laisser aller à notre désespérance, Dieu nous adresse un signe de sa présence à nos côtés, nous redit sa décision de mettre la main à la pâte, de retrousser ses manches pour nous sortir de notre tristesse et de notre misère pour nous conduire dans la joie, à la lumière de sa gloire.
Encore faut-il y mettre du sien et du nôtre. C’est le message de l’apôtre Paul aux Philippiens ce dimanche, aux Thessaloniciens dimanche dernier : Faites de nouveaux progrès. Discernez ce qui est vraiment important et portez le souci de la justice et de la fraternité. Et pour cela, il nous faut encore et encore nous convertir. Changer son regard sur soi, sur les autres, sur Dieu. Et comme Lui, mettre la main à la pâte pour que les choses changent pour plus de justice, de paix, de joie entre nous et avec les autres. Et tout homme verra le salut de Dieu. Voilà peut-être la vraie magie de Noël. Le vrai cadeau que l’enfant Christ vient apporter aux hommes dans la nuit.
Bonne 2ème semaine de l’Avent.
Jean-Pierre S., votre prêtre coopérateur