Sion est l’une des collines de Jérusalem, et qu’elle désigne souvent Jérusalem
elle-même. La première fois qu’on en entend parler dans la Bible, c’est lors de
sa conquête par le roi David : David s’empara de la forteresse de Sion ; c’est la cité de
David (2S 5,7). Ça nous rappelle subtilement que c’est bien un descendant de
David qui viendra nous sauver. Et pourtant, le « Seigneur » dont parle Isaïe est
Dieu lui-même. Mais comme tous les prophètes, ce qu’il annonce concerne à la
fois son époque, l’époque messianique, et la fin des temps, qu’il en soit
conscient ou pas. Ce qui est sûr, c’est que c’est Dieu lui-même qui va sauver
son peuple de la main de tous ceux qui veulent l’envahir, et c’est bien ce qui va
arriver avec la venue du Messie : ce n’est pas juste un homme, un prophète ou
un champion de Dieu comme Samson ou même David affrontant Goliath.
Dieu le Père va faire entendre sa voix, oui, en vérité, puisque c’est sa Parole qui
va s’incarner au milieu de nous. Celui qui était avant que rien ne soit créé, son
Fils bien-aimé, va venir sauver les nations. C’est ce qui est extraordinaire, chez
les prophètes : il n’y a pas de commune mesure entre ce qu’ils annoncent et ce
que Dieu va vraiment réaliser. Tout ce qu’ils disent est vrai, et pourtant la vérité
dépasse tout ce qu’ils avaient imaginé. Le sauveur du peuple va venir parmi
nous, mais c’est Dieu lui-même. Seuls ceux qui aiment Dieu de tout leur cœur
vont se réjouir. Ceux qui attendaient un chef de guerre seront déçus. Ceux qui
ne cherchent le Messie que par ambition personnelle seront désappointés. Ceux
qui voulaient un roi aussi vaniteux et avide de richesses qu’eux seront dégoûtés.
C’est un pasteur qui vient, et il vient pour la brebis perdue, pour les humiliés,
les rejetés, les persécutés pour la justice. Prenons courage ! Le Seigneur vient,
Dieu lui-même va devenir l’un de nous pour nous sauver.
Abbé Fabrice Chatelain
Revue Parole et Prière